8 astuces pour s’approcher des animaux sauvages sans être vu

L’un des aspects les plus difficiles de la photographie animalière est de vous approcher de votre sujet sans le faire fuir.
S’approcher des animaux est comme un marathon, pas un sprint, et les approches rapides entraînent des erreurs maladroites qui feront fuir, au mieux, votre sujet au loin.

Vous pouvez opter pour un super téléobjectif sur un appareil photo à capteur APS-C pour vous donner une allonge supplémentaire, mais la solution, à mon avis, est de simplement vous rapprocher de votre sujet.

Mais comment pouvez-vous le faire exactement? C’est facile à dire « il faut se rapprocher», mais certains animaux ont passé des milliers d’années à développer des sens leur permettant de détecter les prédateurs.
Le cerf (sauvage), par exemple, a une excellente audition et partira très loin au son d’une brindille qui se brise.

Voici quelques conseils utiles que vous pouvez utiliser pour vous rapprocher de la faune sauvage pour vos photos ou observations.

– 1 Se déplacer chaque fois qu’un animal se nourrit

Si vous vous approchez d’un mammifère, il est probable qu’il soit déjà en train de se nourrir. Commencez votre approche chaque fois que la tête de l’animal est baissée, concentrée sur ses activités naturelles. Ne quittez jamais votre cible des yeux, et lorsque vous les voyez lever la tête, vous devez vous immobiliser. Ne vous mettez pas nécessairement à couvert s’ils vous ont déjà vu, mais restez immobile jusqu’à ce qu’ils baissent les yeux.
Il peut être utile de pencher la tête sur le côté, en ne montrant qu’un œil vers l’animal en question. En effet, les prédateurs regarderont un animal avec deux yeux orientés vers l’avant. Si vous montrez un seul œil, vous ressemblerez davantage à une proie et moins à une menace.
C’est juste une hypothèse que beaucoup de photographes animaliers appliquent, cela ne fera peut-être aucune différence – mais cela ne coûte rien d’essayer!

Une approche lente, mais régulière, vous rapprochera de l’animal, sans l’effrayer et l’envoyer en courant vers les collines, les bois ou pire vers la route.
Dans tous les cas, vous constaterez que parfois ils s’échappent quand même, mais certains individus réagissent différemment.

– 2 Ne pas s’approcher d’en haut.

J’ai toujours eu plus de succès en approchant les animaux depuis leur niveau ou de plus bas, plus que mes approches depuis au dessus d’eux Par exemple, si un animal se trouve sur le flanc d’une colline, j’évite de m’approcher d’une position plus élevée que lui. Je pense que cela réduit le sentiment d’être une proie par rapport à moi et je semble donc bien moins menaçant.

– 3 Ne pas approcher en ligne droite

Parfois, il peut être tentant de faire une ligne droite pour approcher rapidement votre sujet, mais ça peut leur révéler, s’ils vous voient, qu’ils sont votre cible. Les animaux se croisent tout le temps dans la nature, mais ce sont généralement des prédateurs qui se dirigent droit vers leur proie.
Approchez plutôt en zig-zag, ce qui nous ramène à l’hypothèse mentionnée à l’astuce 1 : Ne montrer qu’un œil vers votre cible.

– 4 Soyez aussi silencieux que possible

Il va sans dire que vous devez éviter de marcher sur des brindilles, des feuilles sèches et autres objets potentiellement bruyants. Ces sons ne sont pas naturels pour les animaux sauvages et donneront immédiatement votre position.
Cependant, vous devriez également penser aux vêtements que vous portez; en particulier le matériel qui les composent. Les vêtements imperméables et les jeans peuvent frotter lorsque vous vous déplacez, créant des bruits indésirables. Porter des matières plus légères peut vous permettre d’être plus furtif.

– 5 Pensez à la direction du vent

Comme ce que je le disais dans l’article « 5 astuces indispensables pour améliorer ses photos animalières »

Si vous vous approchez avec le vent qui va en direction de l’animal, votre odeur ira directement vers lui et il est peu probable que vous vous approchiez de lui si vous remplissez ses narines d’après-rasage ou de parfum! Même notre odeur naturelle est déjà forte trop à cause de notre impact négatif sur eux. Il est préférable de s’approcher « sous le vent ». Cela signifie que le vent souffle sur votre visage ou sur vous plutôt que de venir de derrière et de souffler vers l’animal.

Merci à Romain Flohic pour son 300mm f/2.8. Merci la direction du vent pour l’approche à moins de 10m.

– 6 Vous n’avez pas forcément besoin de camouflage sophistiqué.

Un «camouflage militaire» typique n’est pas nécessaire pour s’approcher de beaucoup d’animaux en France. Énormément viennent en réalité d’élevages. Cependant, pensez quand même aux couleurs que vous portez. Par exemple, le rose vif ou le blanc ne sont pas un bon choix. Tenez-vous en aux couleurs douces et naturelles.
Si je m’approche d’un animal très méfiant, comme un cerf, je vais porter une cagoule et des gants pour me cacher le visage et les mains.
Une peau blanche, comme la mienne, est comme un phare brillant qui indique en un clin d’œil où je suis.

– 7 Ne vous précipitez pas

Tous vos mouvements devraient être lents.
Si vous êtes face à un animal et que vous vous déplacez pour prendre votre photo, soulevez votre appareil photo lentement et régulièrement. Ne soyez pas surexcité et ne sortez pas votre matériel photo de votre sac photo à la hâte. Ce mouvement soudain va clairement effrayer votre sujet. Au lieu de cela, restez en position et laissez-les s’habituer à vous un instant (revoir encore l’hypothèse donnée dans l’astuce 1). Sortez ensuite votre appareil photo et commencez à prendre des photos.

– 8 Le mode rafale n’est pas toujours le meilleur choix

Avoir votre appareil photo en mode rafale n’est pas forcément la meilleure option lorsque vous photographiez des animaux nerveux ou sensibles. Si vous utilisez un appareil photo hybride, vous êtes probablement (très) satisfait sur ce point, mais les utilisateurs de reflex numériques trouveront que le son de l’obturateur se déclenchant rapidement est toujours trop fort. Soyez donc sélectif avec vos déclenchements. Si votre appareil photo dispose d’un mode silencieux, utilisez-le.

En conclusion

N’oubliez pas que quoi que vous fassiez avec la photographie animalière, vous devez toujours vous conformer aux bonnes pratiques éthiques. Il est important de ne pas empiéter sur la vie d’un animal si cela risque de causer un stress excessif, en particulier chez les jeunes en période de reproduction. Ne vous approchez pas trop des petits car séparer une mère de sa progéniture peut être fatal au bébé.

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  1. Comment choisir entre un capteur APS-C ou Full Frame – Fawn et flore

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