Introduction à la macrophotographie

Je pense que personne ne sera surpris d’apprendre que beaucoup de photographes animaliers ignorent totalement les insectes.

Créatures effrayantes et insignifiantes par rapport à la faune imposante habituelle. À première vue, ce style de photographie se semble pas très impressionnant ni intéressant mais si regardez attentivement, en gros plan, vous pouvez révéler la vraie beauté, la couleur de n’importe quel petit objet. À un grossissement plus élevé, vous pouvez mettre en évidence la beauté délicate, la couleur et la forme des insectes et plantes. Un examen plus attentif du mini monde naturel vous donnera une nouvelle perspective.
Donc, si vous ne l’avez jamais fait auparavant, il est surement temps de vous équiper d’un objectif macro et d’essayer la macrophotographie.

– De quel équipement ai-je besoin?

La macrophotographie est généralement considérée comme un domaine spécialisé, nécessitant un ensemble d’outils dédiés coûteux. Dans une certaine mesure, c’est parfaitement vrai. Le meilleur choix pour la prise de vue en gros plan est un objectif macro dédié. C’est-à-dire un objectif avec un système optique conçu spécifiquement pour une mise au point rapprochée. Ils sont pratiques et faciles à utiliser. Cependant, il existe de nombreux accessoires, bon marché, qui peuvent être une bonne introduction à la prise de vue en gros plan (proxy photographie)

Quel que soit votre budget ou votre expérience, vous pouvez obtenir de superbes photos macro. De nombreux téléobjectifs modernes et zooms standard offrent des taux de reproduction impressionnants allant jusqu’à 1: 4 (un quart de la taille réelle). Ce qui est utile pour les “grands” sujets tels que les libellules et les orchidées, et peuvent être suffisants. Cependant, si vous souhaitez photographier des sujets plus petits et vous rapprocher du royaume réel de la photographie macro (la taille réelle est de 1: 1), vous devez acheter un objectif dédié.

Les filtres de grossissement

Un filtre de grossissement est la porte ouverte la moins chère à la proxy-photographie et une très bonne option pour les débutants. Les filtres de grossissement, ou dioptries, sont des filtres circulaires vissés qui se fixent à l’avant d’un objectif normal et agissent comme une loupe. En réduisant la distance minimale de mise au point d’un objectif, son grossissement effectif est augmenté. Ils sont disponibles en différents diamètres. Les forces de grossissement les plus populaires sont +2, +3 et +4. Plus le nombre est élevé, plus le niveau de grossissement est élevé. Des versions de+10 sont également disponibles, mais ont tendance à être de qualité inférieure. Un bon choix serait un filtre Hoya.

Comme vous pouvez vous y attendre à ce prix, ils ne sont pas sans défaut. Ils dégradent dans une certaine mesure la qualité de l’image, sont sujets aux aberrations sphériques et chromatiques en raison de leur construction à une seule lentille. De plus, ils n’offrent pas une distance appareil photo-sujet si intéressante pour de petits insectes. Cependant, ils sont capables de résultats parfaitement acceptables.

Les tubes d’extension automatiques sont un autre bon accessoire pour la proxy-photographie (même pour la macro). Ils sont construits sans aucun élément optique, donc leur utilisation n’a aucun effet sur la qualité d’image de l’objectif . Ils s’insèrent entre l’objectif et le boîtier de l’appareil photo et fonctionnent en allongeant la distance entre le capteur et l’objectif, réduisant de ce fait la distance minimale de mise au point de l’objectif. Ils offrent de bons niveaux de grossissement lorsqu’ils sont combinés avec des distances focales assez courtes. Un 50 mm est un choix parfait. Ils sont fabriqués dans une variété de longueur, généralement 12 mm, 25 mm et 36 mm et peuvent être utilisés seuls ou en combinaison pour produire différents niveaux de grossissement. Les tubes automatiques conservent toutes les fonctions automatiques de l’appareil photo. Ils coûtent entre 150 et 200,00 €, mais les distances de travail seront vraiment courtes, alors soyez prêt à vous rapprocher de votre sujet!
Je recommande d’utiliser ces tubes Kenko (disponible aussi pour Canon et Sony)

– Les objectifs macro

Sans aucun doute la meilleure option pour prendre des gros plans d’animaux sauvages est un objectif macro.

Une vraie macro offre un rapport de reproduction maximale de 1: 1 grandeur nature (1x) ou plus. Le taux de reproduction est un terme courant lors de la prise de vues en gros plan, lié à la taille du sujet par rapport à la taille qu’il apparaît sur le capteur. Par exemple, si un objet de 30 mm de long apparaît sur 15 mm de large sur le capteur, la reproduction est 1:2 soit la moitié de la taille réelle. 
S’il apparaît de la même taille, le rapport de reproduction est de 1: 1 donc taille réelle. Cela peut également être exprimé en termes de grossissement, avec un 1: 1 équivalent à 1x taille réelle. Tous les objectifs ont leur grossissement maximal répertorié parmi leurs spécifications et, à l’exception du macro MP-E 65 mm de Canon et du, deux fois moins cher, Laowa 25 mm f/2.8 Ultra Macro (qui offrent un grossissement jusqu’à 5x), un rapport de reproduction de 1: 1 est assez standard parmi les objectifs macro.

Les macros peuvent être divisées en deux types : «courts» et «télé» . Les objectifs macro avec une distance focale comprise entre 40 et 90 mm sont généralement considérés comme courts. Physiquement, ils ont tendance à être compacts et légers, ce qui les rend parfaits pour une utilisation portable. Ils sont idéals si la vitesse et la maniabilité sont vos priorités. Certains ont également une stabilisation. En revanche, ils ne fournissent pas une grande distance de travail, ce qui signifie que vous devez vous rapprocher assez près de sujets plus petits pour bien remplir le cadre. Ce n’est pas vraiment un problème majeur lors de la prise de vues de sujets statiques comme des fleurs, mais si vous souhaitez photographier des insectes, cela peut être un problème. Toutes les grandes marques d’appareils photo répertorient les macros dans leur gamme, ainsi que des fabricants tiers, comme Sigma et Tamron, Irix, Laowa…

Une télé-macro a une distance focale supérieure à 90 mm, offrant une distance de travail plus importante. Ceci est particulièrement utile pour la faune et permet de minimiser le risque de déranger votre sujet . En raison de leur angle de vue plus étroit, ils semblent produire une profondeur de champ plus faible que les versions plus courtes, ce qui signifie que la mise au point doit être précise lors de son utilisation. Ils sont également plus lourds et plus chers, mais sont le meilleur choix si vous souhaitez photographier des insectes. Les macros avec une focale de 150 mm ou plus sont principalement conçues pour une utilisation sur trépied.

Personnellement, j’utilise le Sigma 105mm f/2.8 macro (les photos d’illustrations sont faites avec cet objectif) . Il me permet de travailler à une certaine distance des insectes et offre un beau fond bien diffus aux plus grandes ouvertures. Si vous débutez dans la macrophotographie, je vous recommande cet objectif ou équivalent de cette focale (90mm-105mm), car il est facile à utiliser et si vous utilisez un reflex avec capteur APS-C, sa distance focale effective sera de toute façon étendue grâce au facteur de conversion (voir cet article pour comprendre le sujet). 
Il est à noter qu’en raison de leur superbe qualité optique, les macros sont également d’excellents objectifs de tous les jours .

Voici une liste de quelques objectifs macro que je peux vous recommander :

• Le très populaire Canon 100mm
• le concurrent direct, le Nikon 105mm macro
• Le petit Nikon 65mm macro : Pas de stabilisation mais autofocus automatique.
• Le spécial capteur APS-C : Nikon 85mm macro
• Le Sigma 105mm macro que j’utilise (monture Canon)
• L’économique Tokina 100mm (monture Canon) : Pas de stabilisation mais autofocus automatique.
• Le dernier Tamron 90mm macro (monture Canon) : il est très bon.
• L’ancien et moins cher Tamron 90mm (monture Canon) : Pas de stabilisation mais autofocus automatique)
• Le très surprenant et particulier Laowa 24mm F14 (avec lampe intégrée)
• Le haut de gamme Irix Dragonfly 150mm f/2.8 (monture Canon) Pas de stabilisation mais autofocus automatique et 150mm de focale pour moins de 600€ !

Evidement il en existe d’autres, j’ai mis les plus populaires.

Autres objets utiles

Il existe également d’autres accessoires pour la macro, comme les anneaux d’inversion et les soufflets, mais ils sont généralement moins pratiques pour le travail sur le terrain. Ils sont mieux adaptés à l’environnement contrôlé du studio. Certains des autres éléments-clés dont vous avez besoin sont des choses que vous possédez probablement déjà. Comme vous vous en doutez, un trépied est une aide précieuse lorsqu’il est possible de l’utiliser. Pour les gros plans, ceux qui permettent d’être vraiment à bas niveau sont les meilleurs. Par exemple, des trépieds sur lesquels la colonne centrale peut être positionnée horizontalement ou retirée pour permettre au trépied d’être positionné près du sol. 
Un filtre polarisant peut être utile pour les fleurs et les plantes, car sa capacité à réduire les reflets et les reflets aide à restaurer la saturation naturelle des couleurs. Je recommande d’office de prendre un filtre de qualité. La netteté joue un rôle important dans l’impact visuel de la macrophotographie. N’économisez pas pour prendre un filtre bas de gamme qui gâcherait votre image. Je recommande les filtres de la marque irix ( 52mm, 55mm, 58mm, 62mm, 77mm)

Cela pourrait également valoir la peine d’investir dans un «Plamp», comme celui-ci . Il s’agit d’un bras articulé avec une pince à chaque extrémité. Vous pouvez attacher une pince à la jambe de votre trépied et utiliser l’autre pour positionner un réflecteur ou pour maintenir un sujet en place – comme une branche ou des herbes. Fondamentalement, un Plamp agit comme une main supplémentaire. Un viseur à angle droit peut également être pratique lorsque vous prenez des photos d’un point de vue bas, vous permettant de composer et de mettre au point des images de bas niveau sans avoir à regarder dans le viseur lui-même. Cependant, grâce aux écrans LiveView rotatifs ou orientables, c’est moins important.

Maintenant que vous savez de quel matériel vous avez besoin pour commencer à faire au moins de la proxy-photographie, vous devez ensuite apprendre à l’utiliser (ce n’est pas si évident au début)!
Dans la partie 2 de l’introduction à la macrophotographie, je vais vous détailler l’éclairage, la technique et les sujets potentiels.

Si vous cherchez comment photographier la faune sauvage à petit budget, alors, lisez cet article. Le matériel listé vous aidera sans nul doute.

J’en profite pour vous conseiller différents articles qui pourront également vous aider :
– Comment choisir entre un téléobjectif zoom et une focale fixe?
– Comment choisir son premier téléobjectif pour la photographie animalière?
– Comment choisir facilement une tête de trépied photo?