Pourquoi cette photo est ratée.

Cette photo est ratée.
Cette photo est ratée et l’histoire derrière m’énerve!  

Je m’explique :  avec le déconfinement dû au COVID19 (un virus survenu par l’élevage intensif et non aux pangolins comme certains pensent), je me rends compte à quel point nous sommes une espèce extrêmement bruyante et stressante pour tous. Même pour notre propre espèce.   

Le calme de la forêt ? Pas vraiment. Vous entendez ici une autoroute située à 2 kilomètres avec nos milliers de véhicules qui circulent constamment.

Pendant le confinement, les animaux sauvages (les plantes ou plus généralement le monde du vivant) ont eu le droit à un calme exceptionnel! Et ont prit des habitudes en conséquence.  Pour ce couple de Martin-pêcheur (ici c’est la femelle), ils ont construit leur nid dans un environnement calme, riche en nourriture et caché d’éventuels prédateurs.  Le lieux parfait donc.

Cet endroit si parfait est maintenant devenu un véritable enfer car à coté d’un chemin dans la campagne. Il est littéralement envahi de centaines de personnes par jour. Ce qui ne serait pas franchement gênant en soi mais… Vous l’avez deviné, nous sommes une espèce bruyante… extrêmement bruyante.  Entre nos véhicules, nos avions (et oui) les personnes qui hurlent (une fois dehors les gens hurlent, je ne comprends toujours pas le principe) et tout simplement notre présence constante, cela stresse énormément et modifie profondément le comportement des animaux sauvages.   

Par exemple, j’ai pu observer ce martin-pêcheur seulement pendant 15 minutes, après 3h sur place à l’attendre là où je n’attends que maximum 20 min dans d’autres endroits calmes. Pourtant je l’entendais pousser son cri caractéristique à quelques dizaines de mètres signalant habituellement son arrivée. Jamais le couple n’est venu nourrir ses petits pendant ses 3 longues heures par peur de nous. Les ont-ils nourris avant mon arrivée? Depuis combien de temps? Vu la présence constante de notre espèce et mon arrivée plutôt tardive sur les lieux, j’ai peur de déjà connaitre la réponse…

Une fois le soleil déclinant, la masse grouillante de promeneurs ont commencé à rentrer chez eux. Le calme revint et l’ombre recouvrant cette zone , mes paramètres photos ont bien vite changé (Adieu mes valeurs à 1000 iso).  J’ai donc réduis ma vitesse d’obturation et ouvert au maximum l’iris de mon objectif à f/5.6 pour éviter d’être entre les valeurs 7200 et 9000 isos que j’avais à f/8 précédemment.

Le martin-pêcheur, venue s’assurer de la réelle tranquillité des lieux (je suis totalement invisible pour eux grâce à mon camouflage customisé) s’est posée sur cette branche après avoir péché cette ablette. Une branche bien trop proche de moi, dans cette situation, située à seulement 5 m.  

Ma veste de camouflage posée au sol. Vous comprenez comment les animaux m’approchent sans jamais me voir.

Les conséquences ?

À cause de l’ouverture maximale de mon objectif, la base de son bec est bien net mais son œil et son corps (sans même parler de l’ablette) sont déjà flous. Le fond n’est plus éclairé et les couleurs chatoyantes ont totalement disparu.  Je n’ai pas eu le temps de rectifier ma mise au point pour viser l’oeil car d’autres promeneurs repassaient encore sur le chemin et elle est parti. 
Voyant que toutes les conditions idéales de couleurs et lumières observées pendant ses 3 longues heures sont définitivement perdues, j’ai décidé de passer en mode vidéo .

Après le passage des promeneurs, ce martin pêcheur a de nouveau attrapé une ablette, s’est posé avant de partir nourrir ses petits.

Pourquoi tout ce gâchis ?

Parce que nous sommes une espèce bruyante et les animaux (et les photographes du coup) doivent s’adapter à nos horaires… Avec des conséquences qui peuvent être dramatiques comme l’abandon des nouveaux nés qui mourront de faim, seuls et isolés.  

Bref cette photo est ratée et l’histoire derrière m’énerve. 


Je conclurai par un début de solution, apporté par une grande philosophe à travers ses sages paroles : “Franchement, moi vivre seule avec des chats, ça me conviendrait parfaitement”..

Je crois que pour mes nerfs, c’est effectivement une solution 😅

  Dans le prochain article, je vais vous expliquer pourquoi utiliser la plus grande ouverture de votre objectif photo, n’est vraiment pas une bonne idée (vous avez sûrement déjà compris en partie pourquoi en lisant ce billet d’humeur)   

✅ En attendant, si vous avez envie de photographier les martins pêcheurs sans les déranger et en dehors des affûts payants.  J’ai écrit un article pour vous ici.

Retrouver également mon article pour photographier les Guêpiers d’Europe ici.

J’en profite pour vous conseiller sur différents articles qui pourront vous aider comme :
Comment choisir entre un téléobjectif zoom ou une focale fixe?
Comment choisir son premier téléobjectif pour la photographie animalière?
Comment choisir facilement une tête de trépied photo?

2 Comments

  1. Bonjour et merci pour ce que vous faites ici ;
    Ferez-vous un jour un tuto avec les bases pour pouvoir photographier des chevreuils (ils y a qui vivent près de la maison 300 ou 400m et le les croise en rentrant du boulot le soir .Je ne sais comment commencer…
    J’ai un 18 270 f3.5/5.6 et un 300f4

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