Introduction à la macrophotographie : Technique

Dans la partie 1 de l’introduction à la photographie macro, nous avons examiné quelques outils nécessaires pour prendre des gros plans de la faune. Bien qu’un objectif macro soit le meilleur choix, il existe divers accessoires pour se lancer dans la proxyphotographie, à prix assez réduit et qui feront bien l’affaire, montrant que ce genre de photo est accessible à tous.
Dans cette partie 2, je vais vous montrer comment faire de bien meilleurs gros plans.

– L’éclairage :

Comme toujours, la lumière est un élément-clé de la photographie, peu importe le style et, évidemment, la macrophotographie n’y échappe pas.
Cependant, la lumière peut être insuffisante lorsque vous travaillez si près de votre sujet, vous devrez donc peut-être la compléter.
Pourquoi la lumière est-elle réduite en gros plan?
Eh bien, une partie de la lumière est naturellement perdue ou absorbée à cause des grossissements plus élevés que d’ordinaire. De plus, lorsque vous travaillez à une telle proximité de votre sujet, il est parfois difficile d’éviter que votre corps ou votre appareil photo bloque physiquement la lumière.
Alors, pas de panique! Respirez, tout n’est pas perdu. En macro, nous avons un plus grand degré de contrôle sur la lumière qu’avec d’autres types de photos comme la photographie des cerfs par exemple (Sauf enclos et studio).

1/200sec | f/11 | ISO 400 | +1.7 EV | Flash ON + mouchoir blanc sur le flash intégré
Nikon D750 + Sigma 105mm f/2.8 macro

La couleur, le contraste et la direction de la lumière jouent naturellement un rôle important dans l’amélioration de l’apparence des micros détails, mais lorsque vous travaillez à une telle proximité du sujet, il est plus facile de diriger la lumière à l’aide de flashs ou de réflecteurs. Personnellement, je privilégie l’utilisation de la lumière naturelle, bien que le flash puisse être essentiel pour certains sujets, en particulier lorsqu’une vitesse d’obturation rapide est la priorité.
Si vous en possédez un, le flash intégré à votre appareil photo peut, de temps en temps, vous permettre de bien déboucher les ombres et exposer correctement votre sujet.
! Attention ! C’est vraiment une solution de secours un peu bancale à cause de sa qualité vraiment médiocre, surtout à une telle proximité et de sa vitesse de synchronisation plutôt faible (1/200sec à 1/250sec) ce qui est handicapant pour des sujets rapides ou lorsqu’il y a du vent. Par contre, vous n’êtes pas obligé de l’utiliser tel quel. Pour la photographie du dessus, j’ai tout simplement mis un mouchoir blanc sur le flash afin de diffuser sa lumière.
Vous pouvez acheter des flashs annulaires, jumeaux et panneaux LED dédiés pour la macrophotographie, mais ils nécessitent une utilisation prudente pour obtenir un résultat d’ambiance naturelle, ce qui est, je crois, essentiel pour la photographie animalière. Avec les dernières générations de reflex numériques ayant des performances ISO aussi élevées, il est bien plus pratique, de photographier en lumière naturelle.

J’ai tendance à utiliser des réflecteurs afin de renvoyer une partie de la lumière sur mon sujet car cela produit des résultats très naturels. Fondamentalement, les réflecteurs sont des disques circulaires avec une face blanche, argentée ou dorée, qui peuvent être positionnés près du sujet afin de renvoyer la lumière dessus. Les petites versions sont tout ce dont vous avez besoin pour les petits sujets.
Ceux de chez Neewer et Lastolite (mon préféré) sont parfaits et coutent moins de 30€. Sinon un morceau de carton recouvert de papier d’aluminium fera l’affaire. À mon avis, un réflecteur est un accessoire indispensable pour les gros plans, vous permettant de contrôler la lumière et sa direction. Vous pouvez modifier l’intensité de la lumière en rapprochant ou en éloignant le réflecteur et, contrairement au flash, vous pouvez voir l’effet de ce que vous faites instantanément et ajuster la position du réflecteur en conséquence. En utilisant un, il est possible de déboucher les zones d’ombre et d’ajouter un éclairage supplémentaire aux petits sujets dans des conditions ombragées ou par météo couvertes. La différence pour une image en gros plan peut être surprenante, comme le montre la comparaison ci-dessous.
La première image est sans réflecteur et la seconde est avec le Lastolite:

Comme pour tout type d’animaux sauvages, la direction de la lumière peut vraiment modifier l’apparence de vos résultats. L’éclairage latéral est bien adapté aux gros plans, améliorant la texture, les détails de la surface et donnant aux images une sensation plus tridimensionnelle. Méfiez-vous cependant d’un éclairage latéral puissant, les ombres peuvent apparaître trop exagérées, ce qui entraîne trop de contraste.
Personnellement, le contre-jour est ma source de lumière préférée, en particulier si vous photographiez des sujets translucides, comme des papillons, des feuillages ou des fleurs.
Le rétroéclairage met en évidence les détails et la forme. Cependant, il a l’habitude de tromper les systèmes de mesures de votre appareil en sous-exposant les résultats. Par conséquent, gardez un œil sur l’histogramme et appliquez une compensation d’exposition positive si nécessaire. Il peut également être intéressant de fixer un pare-soleil, car cela protégera contre les flares.

Ne négligez pas la lumière terne par un jour où la météo est couverte.
Vous n’avez pas besoin d’une lumière puissante pour capturer de bonnes photos macro. Les nuages agissent comme des diffuseurs géants, créant une lumière flatteuse à faible contraste qui permet de capturer des détails fins et d’enregistrer les couleurs avec une plus grande précision. Les conditions d’une météo couverte sont particulièrement bien adaptées à la photographie de fleurs et de détails fins.

Sans aucun doute, l’une des principales raisons à travailler en gros plan est le contrôle supplémentaire que vous avez sur votre sujet, son environnement et sa lumière. Tous les types de lumière peuvent convenir à la macro. Vous n’êtes donc pas seulement limité à la prise de vue dans aux heures dorées (lever et coucher de soleil).

– Technique et profondeur de champ

En ce qui concerne la technique et la configuration de l’appareil photo, il y a peu de choses que vous devrez changer par rapport à votre configuration normale pour la photographie animalière. Le contrôle de la profondeur de champ sera normalement votre priorité, alors optez pour la priorité à l’ouverture (Mode A chez Nikon, mode AV chez Canon) ou le mode d’exposition manuel.

Si votre sujet est statique et que vous utilisez un trépied, gardez vos ISO réglés sur son réglage le plus bas pour maximiser la qualité de l’image. Cependant, pour les prises de vue manuelle, il vaut mieux augmenter les ISO pour obtenir une vitesse d’obturateur suffisamment rapide.

La mise au point automatique peut avoir du mal à se verrouiller sur les sujets proches, en particulier dans des conditions de faible luminosité ou si le contraste de votre sujet est faible. Il est donc normalement préférable de passer à la mise au point manuelle.

Votre mise au point doit être très précise. Le plus grand défi technique auquel vous êtes confronté lors de la prise de vue en gros plan est la faible profondeur de champ. À des grossissements élevés, le plan de mise au point peut être extrêmement mince. C’est pour cela qu’un objectif macro doté d’une ouverture à f/2.8, ferme tout seul lorsque vous êtes au plus proche de votre sujet, jusqu’à parfois une ouverture de f/5.6 (4 fois moins lumineux donc) afin d’étendre cette zone de net. Il est possible de manipuler cette profondeur de champ naturellement faible afin d’isoler votre sujet sur un fond magnifiquement diffus et flou. C’est quelque chose que j’essaie régulièrement de faire, car cela mettra en valeur la forme et la forme du sujet et l’aidera à «sortir» de son environnement, créant ainsi une sensation plus tridimensionnelle.

Nikon D750 + Sigma 105mm f/2.8 macro

J’ai tendance à opter pour l’ouverture la plus grande possible qui gardera toujours mon sujet d’une netteté acceptable. Le plus souvent f/5,6 ou f/8. Bien que de plus petites ouvertures génèrent en effet une plus grande profondeur de champ. Cependant la vitesse d’obturation diminuera ou les ISO augmenteront (dans le cas d’un réglage en iso auto). Lorsque cela est possible, j’utilise un trépied pour faciliter la mise au point et la composition précises. Le LiveView (l’affichage sur l’écran) est une aide précieuse à la mise au point pour de la macro, vous permettant de zoomer sur de petites zones spécifiques de votre cadre. Généralement c’est sur l’œil de votre sujet que l’on fera la mise au point. Le maintien d’une faible profondeur de champ aidera à réduire les détails d’arrière-plan gênants ou désordonnés en une brume de couleur attrayante.

L’ouverture à f/5.6, couplé à la proximité de cette pousse, élimine totalement les branches en arrière-plan pour laisser un fond bien harmonieux.

Pour maximiser la profondeur de champ disponible à une ouverture donnée, maintenez le plan du capteur de votre appareil photo parallèle au sujet. Pourquoi est-ce important? Eh bien, il n’y a qu’un seul plan géométrique de netteté complet, vous voulez donc garder autant de votre sujet que possible dans cette zone. Cela dit, il se peut que vous souhaitiez parfois faire le contraire. Pour un aspect plus abstrait, alignez délibérément le plan de mise au point le plus net de sorte qu’il soit perpendiculaire à votre sujet. Cela mettra en évidence un point spécifique et créera des clichés plus créatifs.

Ici, mon sujet est en biais par rapport au capteur de mon appareil photo.

Si une faible profondeur de champ fonctionne bien pour certains sujets, elle n’est pas adaptée à tous. Lorsque vous souhaitez que l’ensemble de votre sujet soit rendu net, augmentez la profondeur de champ en sélectionnant une ouverture plus petite, par exemple, f/11-f/16. À des niveaux de grossissement si élevés, cela ne génère pas une profondeur de champ particulièrement grande, vous devez donc toujours faire la mise au point et positionner votre appareil photo avec soin.

– Les sujets

Pendant que vous êtes encore débutant dans la macrophotographie, sélectionnez votre sujet avec soin. Les fleurs et les plantes sauvages sont parmi les meilleurs sujets pour perfectionner votre technique.
Effectivement, elles ne vont pas courir ou s’envoler pendant que vous vous installez. Vous pouvez facilement expérimenter avec différents points de vue et essayer différentes ouvertures pour voir comment la profondeur de champ change. Vous pouvez également apprendre à utiliser un réflecteur sans vous soucier de déranger votre sujet. La forêt est un environnement parfait à visiter avec votre équipement. De plus, les bois fournissent un abri, ce qui est utile pendant que vous apprenez. Le vent est l’un des plus grands ennemis des macrophotographes, car à des grossissements élevés, même la plus petite quantité de mouvement du sujet apparaît considérablement amplifiée.

Après avoir maîtrisé votre objectif macro pour photographier des sujets immobiles, vous pouvez enfin essayer de photographier des sujets plus difficiles. Les insectes et les reptiles sont d’excellents sujets à photographier, étant colorés et intéressants, tout en étant de taille raisonnable. Bon nombre des compétences que vous appliquez déjà à la photographie animalière s’avéreront utiles.
Le premier objectif est de ne pas déranger ou effrayer votre sujet. Lorsque vous cherchez des sujets comme les libellules et les papillons, gardez des mouvements lents. Faites attention à votre ombre – si vous la projetez sur votre sujet, elle s’enfuira ou s’envolera probablement. Vous devez essayer d’éviter de déranger la végétation à proximité, car cela effraiera probablement votre sujet. Vous n’avez pas nécessairement besoin de vêtements de camouflage pour les insectes, mais évitez de porter des vêtements bruyants qui bruissent. Vous aurez souvent besoin de photographier au sol, alors soyez prêt à vous salir. Certains insectes, comme les libellules, sont assez territoriaux. Ils reviendront souvent au même «perchoir» maintes et maintes fois. Par conséquent, cela vaut la peine d’observer de tels sujets, vous apprendrez alors où vous positionner en attendant qu’ils reviennent.

Si ce n’est pas déjà fait, n’oubliez pas de lire la partie 1 de cette introduction à la macrophotographie.

Si vous cherchez comment photographier la faune sauvage à petit budget, alors, lisez cet article. Le matériel listé vous aidera sans nul doute.

J’en profite pour vous conseiller différents articles qui pourront également vous aider :
– Comment choisir entre un téléobjectif zoom et une focale fixe?
– Comment choisir son premier téléobjectif pour la photographie animalière?
– Comment choisir facilement une tête de trépied photo?

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