6 conseils pour une meilleure expérience de terrain en photographie animalière

Se promener dans une réserve naturelle ou dans la nature, avec juste son appareil photo et un objectif ne garantit pas de bons résultats. Tout photographe animalier pensera tôt ou tard, qu’il y a plus que cela.

Il peut être surprenant, après avoir investi dans un objectif comme un 500 ou 600 mm, de réaliser à quel point nous devons être, encore proche pour obtenir le portrait plein cadre d’un animal sauvage.

Malgré ma focale de 500mm, j’ai dû attendre que cette cane sauvage se rapproche beaucoup, afin d’obtenir un portrait plein cadre. Impossible sans mon camouflage.

Tous les animaux, sauf ceux qui peuvent vous manger, ont ce que nous appelons un cercle de peur. C’est à quelle distance un animal vous laissera vous approcher de lui avant qu’il ne s’envole ou ne s’enfuie. 
Les humains sont des prédateurs impitoyables pour la plupart des animaux depuis des millénaires et la faune est donc, sans surprise, très nerveuse en notre présence.
Il suffit de regarder la différence entre le comportement d’un pigeon rural, où il est encore persécuté, par rapport à celui des pigeons urbains.

Nikon D750 + Nikkor 200-500mm f/5.6

Malheureusement, je vois fréquemment des photographes aller vers les animaux au point que cela les affecte négativement dans leur comportement. Au mieux, la prise de vue qui en résulte est l’arrière d’un cerf ou d’un oiseau qui sort du cadre.

Lire : Éthique de la photographie animalière: code de conduite

Je crois qu’un peu d’effort consacré au développement des compétences d’approches sur le terrain produira au final de bien meilleures images, ainsi que peu ou pas de perturbation de la faune sauvage.

Dans cet article, j’espère mettre les photographes animaliers sur la bonne voie pour améliorer leur approche et entrer dans ce cercle de peur sans déranger leur sujet.

Un excellent camouflage est indispensable.

1. Utilisez du camouflage

De par sa nature, le camouflage est une solution à motif perturbateur : il vous cache, mais seulement s’il est utilisé correctement. Souvent, notre première étape pourrait être de mettre une veste à ton neutre ou un filet de camouflage – C’est utile et pourrait éventuellement vous rapprocher de votre sujet.

Mais faire un effort supplémentaire avec le camouflage peut grandement améliorer vos chances. Par exemple, essayez d’utiliser des gants de camouflage, une cagoule de camouflage pour cacher votre visage.

Mon camouflage préféré pour le printemps/été

Sur la photo ci-dessus, je suis dans ma tenue du pack de camouflage rapide 3D et, dans cette situation, des martins pécheurs se sont posées à moins d’un mètre de moi. Si vous me suivez personnellement sur Instagram, vous avez pu observer un cormoran se poser directement sur mon dos pour se sécher. 
C’est beaucoup trop proche pour de la photographie avec un zoom, mais en tant qu’expérience, c’est incroyable et prouve que mon camouflage fonctionne vraiment bien.

Fun fact : j’ai aussi vu des gens passer à quelques mètres de moi et ignorer totalement ma présence !

2. Utilisez un affût photo

Si votre sujet arrive à un endroit prédéterminé, alors un affût est une bien meilleure solution. Les affûts vous garantissent de l’espace et que vous soyez plus à l’aise lors de l’attente.

Un filet de camouflage adapté ou un tissus de camouflage peut très bien faire un affût efficace et rapide à mettre en place.

Il y a beaucoup d’affûts disponibles en ligne, certains de meilleure qualité que d’autres. Que ce soit des affûts mobiles ou que ce soit vous qui le montez sur place à l’aide de filets ou tissus, prenez toujours en compte que le camouflage est important mais aussi sa solidité.

Simple, léger et robuste, ce tissus de camouflage rapide est toujours dans mon sac à dos lors de mes sorties photos.

3. Apprenez à suivre votre sujet

Apprendre à suivre un animal, bien que nécessitant beaucoup de pratique, peut donner des résultats étonnants et fantastiques.

La première étape consiste à marcher doucement, en plaçant votre pied du talon aux orteils très lentement. De cette façon, vous pourrez sentir n’importe quelle brindille ou branche susceptible de se casser et de trahir votre présence. Vous pouvez alors retirer votre pied avant qu’elle ne craque.

Observer la démarche d’un chat domestique qui chasse est peut-être la meilleure façon d’apprendre à le faire. Regardez avec quelle lenteur, hésitation et légèreté ils placent leurs pattes, sentant le sol avant de mettre tout leur poids dessus.

Utilisez des rangées d’arbres ou n’importe quelle couverture naturelle telle que des fossés ou des haies pour vous rapprocher, en particulier lorsque la tête de votre sujet est baissée.

Si votre sujet se nourrit, comme un chevreuil en train de brouter, figez-vous lorsqu’il lève la tête. N’avancez que lorsque sa tête redescend pour se nourrir.

Restez le plus bas possible. Moins vous avez l’air d’un bipède, plus votre approche sera réussie. Une bonne façon de s’approcher des lièvres, par exemple, est de ramper lentement vers eux. De plus, votre composition sera probablement meilleure de ce point de vue.

Ne regardez pas directement l’animal que vous voulez photographier. En tant qu’êtres humains, même nous, nous pouvons dire à 100 mètres ou plus si quelqu’un nous regarde directement. C’est une chose menaçante pour une proie.

Une fois que vous avez décidé d’une ligne d’approche, regardez de côté (ou même uniquement à travers le viseur) votre sujet.

Avec une bonne expérience, vous pourrez vous assoir à côté de votre sujet, sans que celui-ci ne s’en rende compte.

4. Sachez quand ne pas suivre votre sujet

Parfois, j’ai pu observer des mammifères, comme un renard, s’approcher de loin. Cela m’a permis de choisir avec soin un endroit où l’attendre. 

En fait, c’est préférable que de suivre votre sujet car vous laissez simplement l’animal venir à vous. Cela peut signifier qu’il vous a fallu du temps à observer à la fois le comportement des animaux et la reconnaissance des traces de leur passage. Par exemple, le chemin d’un blaireau dans l’herbe est assez facile à reconnaître et devient souvent une superbe autoroute pour d’autres espèces. Attendre que les animaux utilisent ce chemin au crépuscule peut être extrêmement gratifiant.

Dans cet esprit, la direction du vent est à prendre en considération. 

Sentez toujours le vent et sachez qu’il peut changer de direction. S’il change, déplacez-vous vers un autre emplacement ; celui qui est idéalement prédéterminé. Faites vraiment attention à ce que votre odeur n’aille pas dans la direction de votre sujet. Si un blaireau peut vous sentir, c’est fini !

5. Soyez silencieux

Cela semble assez évident, mais asseyez-vous dans une forêt calme au crépuscule en attendant que les blaireaux émergent et vous apprendrez bientôt que le moindre mouvement peut faire du bruit. 

Vous apprendrez également à quel point tel ou tel tissus de vêtement est bruyant. Je préfère les couches douces et j’utilise systématiquement mes packs de camouflage rapide 3D plutôt qu’un ensemble en Gortex cher et respirant.

6. Connaissez votre sujet

Plus vous observez et étudiez un animal, mieux vous connaîtrez son acuité et résoudrez le problème de passer dans son cercle de peur sans vous faire repérer. Combinez cela avec la mise en œuvre des autres points vu ci-dessus et vous commencerez à développer des compétences pour chaque espèce. Vous développerez également des compétences générales sur la faune sauvage, rendant chaque nouveau sujet plus facile à aborder. 

En conclusion

En pratiquant votre technique, vous serez étonné de voir à quel point vous pouvez être proche de la faune. Vous développerez des compétences générales sur le terrain et apprendrez à évaluer les situations beaucoup plus rapidement où que vous soyez, et il est incroyablement satisfaisant d’obtenir des clichés de votre sujet sans aucune perturbation négative.

Vous obtiendrez de meilleures images et vous vous sentirez beaucoup mieux dans vos approches sur le terrain. 

Je suggérerais cependant de commencer par des espèces bénignes avant de passer aux jaguars !

J’en profite pour vous conseiller différents articles qui pourront également vous aider :
– Comment choisir entre un téléobjectif zoom et une focale fixe?
– Comment choisir son premier téléobjectif pour la photographie animalière?
– Comment choisir facilement une tête de trépied photo?

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Les ventes sont systématiquement reversées à plusieurs associations françaises qui recueillent et soignent la faune sauvage.

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